Comment reconnaitre les coliques ?
- Peu après une tétée ou un biberon, votre petit bout commence à se tortiller.
- Il semble avoir mal au ventre, remonte les genoux sur la poitrine, crispé, et pleure à en perdre son souffle.
- Son visage est tout rouge, son ventre ballonné…
Et c’est parti pour deux ou trois heures pendant lesquelles vous ne savez plus que faire pour l’aider. Un moment particulièrement stressant dans la vie des parents déjà fatigués par l’arrivée du bébé dans la famille.
La bonne nouvelle, c’est que les coliques sont absolument bénignes. La croissance et le bon développement des bébés ne sont pas impactés. Ouf ! On se détend, tout va bien se passer.
Cause des coliques : plusieurs hypothèses possibles
Aucune cause clairement déterminée n’explique l’origine des coliques. Différentes pistes sont envisagées.
- Des intestins immatures ? Dans sa première année de vie, le système digestif de votre bébé est encore très fragile et n’est pas encore complètement fonctionnel. Des études ont mis en évidence une plus grande quantité de bactéries dans les intestins de certains bébés. Ces bactéries favorisent la fermentation du lactose (et donc la formation de gaz). Durant les premières années de vie de l’enfant, son microbiote contient également moins de bifidobactéries et de lactobacilles, des germes qui sont bénéfiques pour la santé2.
- Un peu trop d’air ? Si votre bébé a tendance à boire trop vite, il avale sans doute de l’air. Accumulé dans les intestins, l’air provoquerait des coliques. Voici nos conseils pour bien préparer son biberon.
- Un soupçon d’anxiété ? Cette théorie est parfois avancée, qu’il s’agisse de l’anxiété du nourrisson ayant besoin d’un petit temps d’adaptation à sa nouvelle vie, ou celle de la mère, ressentie par son bébé.
- Une allergie aux protéines de lait de vache ? Cela peut être une explication, surtout s’il y a déjà des cas dans la famille. En cas de doute, prenez contact avec votre médecin pour avoir un avis professionnel.
- Le changement de lait ? Le lait maternel est l’alimentation idéale pour les bébés. Tout changement d’alimentation peut provoquer des crampes. Il faut environ deux semaines au nourrisson pour s’habituer à un nouveau lait.
- La préparation du biberon ? Commencez toujours par mettre l’eau chaude et puis la poudre, et non l’inverse. Au risque d’obtenir un biberon trop concentré et qui pourrait causer des crampes.
- Trop de lait ? Si vous donnez le biberon à votre bébé, veillez à bien respecter les quantités nécessaires. Le nombre de biberons et la quantité de lait dont votre enfant a besoin dépend entre autre de son poids et de sa taille. Si votre bébé boit plus de lait que ce qu’il est recommandé, des douleurs intestinales peuvent apparaitre.
7 astuces pour soulager les coliques de bébé
Voici quelques idées pour apaiser votre nourrisson pendant ces moments difficiles.
1) Couchez votre bébé sur vous
Couchez-le sur le ventre, sur votre cuisse, ou votre bras. Ce simple geste peut contribuer à le décontracter et l’apaiser.
2) Massez votre petit
Faites-lui un léger massage du ventre, dans le sens des aiguilles d’une montre. Outre l’effet mécanique qui permettra peut-être de libérer les gaz, ce contact physique libérera des endorphines, hormones qui diminuent le stress et la sensibilité à la douleur.
3) Adoptez les bons gestes
Veillez à ce qu’il boive ou tète dans le calme, sans précipitation. Qu’il soit allaité ou nourrit au biberon, vérifiez que votre bébé n’avale pas d’air pendant sa tétée.
La tétine du biberon doit rester bien remplie. Choisissez-en une avec un trou plus petit ou utilisez de l’épaississant. Ainsi, votre bébé boira plus lentement et sera moins susceptible d’absorber de l’air durant la tétée
Si vous l’allaitez, n’hésitez pas à tirer un peu de lait avant de le nourrir, pour éviter qu’un lait trop abondant ne l’oblige à avaler trop vite. Vous pouvez également vous installer sur le dos et mettre votre enfant sur son ventre, couché sur vous. Dans cette position, le lait sort plus lentement.
Et on n’oublie pas le traditionnel rot à la fin !
4) Aidez votre bébé à évacuer les gaz
Placez-le sur le dos et faites-lui faire de petits mouvements de jambes, en imitant un pédalage en douceur, ou en faisant de petits cercles lents avec ses jambes repliées ensemble au-dessus du ventre. Cela l’aidera à évacuer les gaz.
5) Réchauffez-le
Tentez l’apaisement par la chaleur. Portez-le contre vous, peau contre peau, bien enveloppé dans une couverture. Un bain chaud est également une bonne idée pour l’aider à se détendre.
6) Placez votre bébé contre vous, bien au chaud
Installez votre nourrisson dans un porte-bébé ou une écharpe de portage, tout contre vous : votre chaleur et les battements de votre cœur, vos mouvements, lui procureront également un apaisement probable.
7) Réduisez les quantités si nécessaire
Modifiez éventuellement la quantité de nourriture de votre bébé. Un estomac un peu trop chargé pourrait être la cause de crampes. Demandez d’abord conseil à votre pédiatre, ou à l’ONE avant de procéder.
Demandez conseil à votre pédiatre
Bien sûr, le lait maternel est l'alimentation idéale pour les bébés. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande l'allaitement exclusif pendant les 6 premiers mois. Mais si malgré ces conseils, votre bébé souffre toujours de coliques, n’hésitez pas à consulter votre pédiatre. Lorsque l’allaitement n’est pas ou plus possible, vous pouvez vous tourner vers des laits conçus pour accompagner les tout-petits qui souffrent de crampes, de coliques et de constipation. Discutez-en avec lui avant de changer le lait de votre bébé, et laissez à ce dernier le temps, environ deux semaines, pour s’y habituer.
Et s’il y a d’autres symptômes ?
Si votre nourrisson semble fiévreux, si des vomissements ou des diarrhées surviennent, il ne s’agit sans doute plus de simples coliques. Prenez contact avec votre pédiatre.
On demande de l’aide !
Ces crises de pleurs peuvent être vraiment fatigantes pour les parents. N’hésitez pas à faire appel aux grands-parents ou à une bonne copine pour prendre le relais et vous permettre de souffler !
Sources:
1. Bellaiche, M. et al. Acta Paediatr. 2018;107(7):1276-1282.
2. Zeevenhooven J., et al. Gastrology & Hepatology. 2018;15:479-496.
